Les croix Saint-Christol à Entre-Vignes

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Livre d'histoire

L'originalité du village de Saint-Christol est d'avoir été du milieu du 12ème siècle jusqu'en 1792 une « enclave » administrée par un ordre religieux à vocation humanitaire : l'ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, devenu par la suite l'ordre des Chevaliers de Rhodes et enfin l'ordre des Chevaliers de Malte (existant encore de nos jours sous forme d'ONG)

Cette enclave était entourée de puissances féodales liées aux Comtes de Toulouse ou ecclésiastiques liées à l'Evêché de Maguelone : au Sud, la Baronnie des seigneurs de Lunel ; à l'Est, les Comtes d'Anduze (possédant Sommières) ; au Nord et à l'Ouest, les possessions des Comtes de Melgueil (Mauguio) et des évêques de Maguelone

Dès 1149 est mentionné l'existence d'un « hospital » placé sous la protection de Saint-Christophe (Sanctus Christoforus), géré par des frères hospitaliers, lieu d'accueil des voyageurs, des pèlerins en route vers Saint Gilles du Gard, Saint Jacques de Compostelle ou Rome et aussi espace de transhumance des troupeaux de la Camargue aux Cévennes

Par suite de divers dons et legs au bénéfice des frères hospitaliers, l'ordre créa à Saint-Christol une Commanderie dépendant du Prieur de Saint-Gilles et possédant des terres et des bois sur le territoire qui allait devenir Aigues-Mortes

Sur ces terres était dèjà construite une tour, certains pensent qu'il s'agissait de la Tour de Constance, tour de protection contre les pirates que les chevaliers pouvaient voir depuis Saint-Christol...

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Saint-Christol Entre-Vignes

Au cours des âges, les habitants ont jalonné leur territoire de croix d’architectures diverses ; croix en pierre ciselées et croix métalliques sont autant de témoignages de leur foi mais aussi des symboles d’événements marquants, les dates précises de leurs édifications ne sont pas toujours connues, certaines sont récentes, d’autres non, il est possible que certaines aient été reconstruites à la place de croix détruites ou dégradées

Notre balade nous emmène à la découverte de certaines de ces croix...

Notre balade démarre du parking de l'ancienne gare, situé juste à l'entrée du village quand on vient par la D118 depuis la départementale qui relie Castries et Sommières, parking très visible et très accessible qui offre de nombreuses places de stationnement, de surcroît gratuites !

Nous revenons vers le rond-point que nous venir de passer en voiture et nous prenons en face la D105 en direction de Saint-Geniès-des-Mourgues

Nous traversons la D105 pour marcher à gauche de la chaussée, il y a un peu de circulation !

Environ 200 mètres après avoir quitté notre véhicule (en fonction de là où il est stationné), nous prenons à gauche l'avenue d'Occitanie

Puis 120 mètres plus loin, nous prenons à gauche la Traverse du Puits Neuf

Dans l'angle de l'avenue et de la traverse du Puits Neuf, nous remarquons sur notre droite un calvaire surmonté d'une croix, c'est la Croix du Puits Neuf : à Saint-Christol, les sources et les moyens d’approvisionnement ont varié dans le temps, cette croix marque l’emplacement d’un ancien puits aujourd’hui bouché

Au bout de 50 mètres, nous prenons à gauche une petite allée gravillonnée qui longe un mur

120 mètres plus loin, nous arrivons sur une rue, la rue des Chardonnerets, nous la prenons par la droite

90 mètres plus loin, nous prenons la rue qui est à notre gauche, c'est la rue de l'Epargne 

Nous la suivons fidèlement, elle nous amène 180 mètres plus loin sur la place du Christ

Au fond de cette place, nous remarquons une grande croix posée sur un piédestal en pierre assez imposant, c'est la croix de la Place du Christ, qui était précédemment en bois et qui est située sur un ancien cimetière près de l’ancienne église, qui a été désaffectée en 1872 et remplacée par celle dont nous apercevrons le clocher un peu plus tard

Nous traversons la place et nous arrivons (juste devant une supérette qui est à notre gauche) sur une autre rue, c'est la rue de la Bouvine

Nous la suivons fidèlement et passons devant la mairie puis vers les arènes

Au bout de 230 mètres, nous arrivons à un croisement avec une rue avec une circulation assez intense, c'est l'avenue de Saint-Christophe (à gauche) qui devient l'avenue Boutonnet (à droite)

Nous traversons avec précaution et prenons la rue en face, c'est le chemin des Cigales

Dans l'angle de l'avenue Boutonnet et de le chemin des Cigales, nous remarquons un square et un calvaire surmonté une croix, c'est la Croix du Marché : les saint-christolains passaient devant cette croix pour se rendre au marché de Sommières chaque samedi matin ou lors des grandes foires de la Saint-Michel ou des Rameaux

Nous suivons le chemin des Cigales

Au bout de 490 mètres, nous prenons à gauche le chemin des Prés

Dans l'angle des chemins des Cigales et des Prés, nous remarquons à notre droite un nouveau calvaire surmonté d'une croix, c'est la Croix aux cyprès de Font d’Aube : c'est une croix très ancienne datant de 1817 mais dont les inscriptions sont (bien malheureusement) dégradées

A bout de 170 mètres, nous prenons la rue à notre gauche, c'est le chemin de la Font d'Aube

Sur notre droite, nous voyons ce que nous pensons être un ancien moulin, il y a en effet juste un peu plus haut un chemin du Moulin, il y en avait donc ici (au moins) un

Alors que nous cheminons sur cette petite rue, au bout de 270 mètres, nous remarquons sur notre gauche un nouveau calvaire surmonté d'une croix, c'est la croix de l’Abbé Gavanon : suite à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, l’abbé Gavanon se barricade dans l’église, le commissaire fait les 3 sommations réglementaires et commande à deux voyous de s’acharner contre la porte, l’agent du fisc peut enfin y pénétrer

Cette croix rend hommage à l’Abbé, mais elle a malheureusement été détruite accidentellement tout récemment

Nous reprenons notre cheminement et arrivons au bout de 80 mètres sur un petit rond-point, nous prenons la première route à droite, nous sommes sur la rue du Stade

80 mètres plus loin, nous ignorons la rue qui est à notre droite, la rue des Arbousiers

Au bout de 260 mètres, nous arrivons à un petit rond-point, nous continuons sur la rue du Stade qui est devant nous


140 mètres plus loin, nous arrivons à un croisement avec une rue plus importante, c'est l'avenue des Platanes, que nous traversons avec précaution pour prendre la rue qui est en face de nous

Nous sommes sur le chemin de Saussines

Au bout de 100 mètres, alors que notre petite route vire sur la gauche, nous la quittons et prenons le chemin pierreux qui est sur notre droite

300 mètres plus loin, nous remarquons sur notre droite un nouveau calvaire surmonté d'une croix très "spéciale", une croix de Malte : c'est croix pattée à quatre branches et à huit pointes, insigne de l’ordre de Malte

Saint-Christol a été une commanderie de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, la croix initiale a été détruite par la foudre et restaurée en 1843 par Louis Nourrit, chevalier de l’ordre de Malte

Qu'est-ce que l'Ordre de Malte ? 

L’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean a été fondé à Malte en 1050, quand un groupe d’hommes créa un hôpital pour y accueillir les pèlerins qui arrivaient chaque année à la Terre Sainte

Lorsque ces chevaliers eurent la bénédiction du Pape afin de mener à bien leur travail hospitalier, leur expansion et leur croissance commencèrent, ils fondèrent des hôpitaux dans diverses villes et mirent en place un ordre fondé sur une hiérarchie et sur d'importantes valeurs militaires

Quasiment 1 000 ans plus tard, l’Ordre de Malte est l’une des plus anciens organismes caritatifs au monde, reconnu d’utilité publique il œuvre en France (par l'intermédiaire de 13 000 bénévoles) ainsi que dans 36 autres pays pour accompagner toutes les personnes en situation de fragilité et de précarité

Au bout de 420 mètres, nous traversons la voie verte, qui était initialement la voie de chemin de fer qui reliait le Mas-des-Gardies (vers Alès) aux Mazes-le-Crès, où elle rejoignait la ligne Paris-Montpellier entre 1872 et 1977, puis nous prenons le chemin pierreux à notre droite

Nous le suivons fidèlement

380 mètres plus loin, nous traversons un gué, c'est celui du ruisseau du Grand Valat

La végétation est bien présente, nous sommes entourés de multitudes d'Ophrys bécasse, de glaïeuls des moissons,  des genêts... et de coquelicots, dont certains sont roses pales 

Ce sont des coquelicots "rose fleur goutte" (le rouge est un coquelicot "fleur de sang") symboles de sérénité

Il est particulièrement amusant de s’intéresser à l’origine étymologique du mot “coquelicot” : la fleur tire son nom du coq car ses pétales d’un rouge vif évoquent la couleur de la crête du roi de la basse-cour ; dès le 14ème siècle, des variations telles que "coquerico", "coquerycoq" ou "coquelicoq" étaient utilisées pour imiter le cri de cet animal, l’évolution vers la terminaison en « -ot » s’est produite par analogie avec des termes comme asticot, escargot ou bourricot (l'âne)

Ophrys bécasse
Glaïeul des moissons

Au bout de 560 mètres, nous arrivons sur un autre chemin de vigne, nous le prenons par la droite et le suivons fidèlement

Nous longeons une vigne, les raisins se forment tout doucement (nous sommes fin mai)

Le talus de notre chemin est tapissé de phalangères à fleur de lys (nom en référence à sa couleur blanche) et d'orchidées pyramidales

Nous entrons dans un bois, que nous longerons par la suite, c'est le bois de Lérins

Nous avons de très jolies vues sur la campagne environnante, en particulier sur "notre" Pic-Saint-Loup

Nous étions déja passés pour une première reconnaissance mi-février et nous avions vu cet amandier non pas tout vert mais tout blanc !

980 mètres après avoir pris notre chemin de vigne, nous prenons celui qui démarre à notre gauche, il descend un peu

La végétation est omniprésente

Au bout de 320 mètres, nous traversons un nouveau gué du même ruisseau du Grand Valat

400 mètres plus loin, nous quittons notre chemin pierreux pour prendre un petit chemin herbeux qui est à notre gauche

Nous avons un très joli panorama à 360°, nous remarquons en particulier le Puech des Mourgues, le Pic-Saint-Loup et l'Hortus, les falaises de Corconne en arrière-plan, sans oublier à l'horizon le Mont-Aigoual et les hauteurs des Cévennes gardoises, et Sommières tout près de nous

Comme d'habitude, nous sommes sensibles aux multiples fleurs rencontrées et en particulier :

Mouron des champs
Eglantier commun
Sérapias à labelle allongé
Ronce des bois

Au bout de 80 mètres, nous arrivons sur un nouveau petit chemin de vigne, nous le prenons par la droite

40 mètres plus loin, nous ignorons le petit chemin qui est à notre droite


Au bout de 170 mètres, nous arrivons à proximité d'un domaine viticole réputé, nous prenons la petite route qui est à notre droite et passons devant les bâtiments du domaine

Nous sommes sur le chemin du Mas de la Coste

50 mètres plus loin, nous remarquons sur notre gauche un calvaire surmonté d'une croix, la Croix de la Coste qui culmine à 88 mètres d'altitude, la vue y est magnifique, du Mont-Lozère jusqu'à l’étang de l’Or et la Méditerranée

Si on y voit le Mont Ventoux, c’est qu’il va pleuvoir !

Cette croix a été récemment restaurée par Luc et Elisabeth Moynier, les propriétaires du domaine viticole

Nous voyons très bien (avec des jumelles) les pyramides de La Grande Motte, les tas blancs de sel des Salins d'Aigues-Mortes, ainsi que les remparts et la Tour de Constance, cette protection contre les pirates que les chevaliers pouvaient voir, comme indiqué en introduction

Car à l'époque, les départements n'existaient pas et toute une bande désormais gardoise était sur le territoire "héraultais"

En 1789, un vent de liberté et de renouveau souffle sur le vieux Royaume de France : l’inégalité sociale est criante et l’inégalité entre les territoires l’est tout autant, la France est un imbroglio de provinces aux dimensions disparates souvent ponctuées d’enclaves, les territoires des juridictions sont dans le même désordre et chevauchent parfois les limites provinciales

La toute jeune Assemblée Nationale décrète une division plus égalitaire du pays et le découpage en départements a été adopté le 17 février 1790

Si les révolutionnaires se sont posés la question de mettre le Grau du Roi dans l'Hérault, tout simplement parce qu'il y avait une logique territoriale, il a finalement été décidé de laisser un accès à la mer au département du Gard car à cette époque le commerce maritime était très important

Une page d’histoire veut qu'un échange de cantons aurait eu lieu entre l’Hérault et le Gard, le premier accordant au second le canton d’Aigues-Mortes en le troquant avec le canton de Ganges, mais c'est totalement faux, le Gard ne pouvant pas échanger ce canton qui n’a jamais fait partie de son territoire, en effet, avant 1790, Ganges appartenait à la sénéchaussée (juridiction) de Montpellier et à son diocèse

Mais certains événements ont par la suite voulu changer cela : en 1830, quarante ans après la création des départements, Ganges a voulu devenir gardois, estimant être plus proche du Vigan que de Montpellier, et en 2020, une étude estimait que Le Grau du Roi avait sa place dans l'Hérault, déja au point de vue économique avec la création des très proches stations balnéaires de La Grande Motte et de Port Camargue, mais aussi parce qu' en terme de consommation et de loisirs, les graulens viennent plus à Montpellier qu'à Nîmes... Mais au niveau culturel, ils se sentent plus camarguais qu'héraultais !

Au bout de 150 mètres, juste après les bâtiments du domaine, nous quittons notre petite route et prenons le chemin de vigne qui est à notre gauche, il n'est pas toujours en très bon état !

Nous avons de très jolies vues sur Saint-Christol

Après 550 mètres de cheminement très agréable entre les champs et les pins, nous arrivons sur une petite route goudronnée, nous la prenons par la droite

Nous sommes sur le chemin de la Pinède

Nous longeons un jardin où il y a des très beaux Lys des Incas et des massifs de chèvrefeuille super odorants, un véritable régal pour les abeilles !

Au bout de 140 mètres, nous ignorons la rue qui est à notre droite, la rue du Clos des Vignes et nous nous dirigeons vers la piste cyclable

30 mètres plus loin, nous arrivons sur la piste cyclable, que nous prenons par la droite

Comme il s'agit d'une voie verte, les piétons sont autorisés (contrairement aux pistes cyclables) et doivent impérativement marcher à gauche afin que les cyclistes puissent circuler à droite

Au bout de 190 mètres, nous quittons la voie verte et prenons le chemin qui est à notre gauche

280 mètres plus loin, par cette très belle allée de platanes, nous arrivons devant l'ancienne gare de saint-Christol


En face, dans un jardin privé, nous remarquons un calvaire, c'est la Croix de Constantin : Constantin Ier, né le 27 février 272, a été proclamé empereur de la Rome antique en 306

En 313, par l'édit de Milan, il décide d'appliquer une politique de tolérance religieuse et met ainsi fin à la politique de persécutions de ses prédécesseurs et autorise les chrétiens à pratiquer librement leur religion, qui deviendra la sienne à la fin de sa vie en 337

Sa devise est inscrite sur la croix « In hoc signo vinces » : « Grâce à ce signe (de croix) tu seras vainqueur »

Nous reprenons notre cheminement, notre véhicule est garé à environ (en fonction de son lieu de stationnement) une cinquantaine de mètres de là

En conclusion

Une très agréable balade familiale variée d'environ 7.70 kilomètres très sympa car très calme, avec à plusieurs reprises des très jolis points de vue, et sur des cheminements aisés (sauf après le domaine viticole une partie de quelques dizaines assez pierreuse) 

En plus, elle ne comporte pas de dénivellement particulier

Attention : cette balade que nous vous proposons est le résultat de nos reconnaissances mais elle est aussi quasiment totalement balisée, merci aux équipes de la communauté des communes d'Entre-Vignes pour le travail réalisé